Lutte contre le paludisme en Afrique: Pr Ousmane Koita adresse un message au Nigéria
Le professeur Ousmane Koita, biologiste moléculaire et directeur du Centre de recherche en santé globale (CRS-Globale), a exhorté le Nigeria à prendre le lead de la lutte contre le paludisme en Afrique afin d’éradiquer complètement la pathologie sur le continent.
S’exprimant lors d’une conférence publique sur la thématique « Perspectives de l’éradication du paludisme en Afrique subsaharienne », tenue le lundi 08 avril, au Nigeria, Ousmane Koita a mis en évidence le fardeau que représentent les parasites du paludisme en Afrique.
En 2022, plus de 233 millions d’Africains ont contracté le paludisme, entraînant malheureusement 580 000 décès selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le Nigeria est en tête des pays ayant enregistré le plus de décès liés au paludisme dans le monde avec un score de 31,1 %.
Face à ce fléau, “nous devons de toute urgence accorder la priorité à l’élimination du paludisme et relever les défis qui nous attendent afin que le Nigeria et d’autres pays d’Afrique subsaharienne puissent être libérés de cette maladie », a déclaré Ousmane Koita lors de cette conférence, qui marquait le 90e anniversaire du Professeur Sylvanus Cookey, ancien vice-chancelier de l’Université de Port Harcourt (UNIPORT) au Nigeria.
Le Professeur Koita a appelé à une collaboration accrue entre le gouvernement nigérian et les autres gouvernements régionaux, ainsi qu’à un engagement politique fort pour combattre le paludisme.
« Nous devons faire en sorte que chaque Africain et chaque famille puisse effectuer des tests de paludisme par eux-mêmes, sans devoir se rendre dans des centres de santé », a-t-il souligné.
Pour Ousmane Koita, le paludisme simple peut se traiter en milieu familial, car chaque adulte a déjà connu au moins un épisode de paludisme. Les parents ont donc l’expérience nécessaire pour identifier une suspicion de paludisme, et cette suspicion peut être confirmée par un test de diagnostic rapide (TDR) effectué par un membre de la famille après une courte formation.
“Nous appelons donc les autorités politiques et sanitaires à soutenir la production locale des TDR pour qu’ils soient disponibles dans chaque famille. Puis, en suivant le schéma thérapeutique national, les familles pourront traiter les cas positifs et ainsi contribuer à la lutte contre le paludisme en adhérant ainsi à la tryptique ¨dépister-diagnostiquer-traiter”.
Lors de cette conférence, Ousmane Koita a également plaidé pour un financement accru des programmes de lutte contre le paludisme et un plan d’action plus efficace pour mettre en œuvre les politiques de recherche sur le paludisme dans la sous-région.
« Les gouvernements doivent allouer des fonds à la lutte contre le paludisme, en reconnaissant qu’il ne s’agit pas d’un problème européen ou américain, mais d’un problème africain qui nécessite des solutions africaines », a-t-il conclu.
Le Professeur Koita a été invité par le Professeur Iyeopu Siminialayi, titulaire de la Chaire de Paludisme et de Phyto-médecine de l’Université de Port-Harcourt, située dans l’État de Rivers au Nigeria. Il convient de mentionner qu’au sein de cette chaire, travaille également la Professeure Aline Edith Noutcha a conduit ses travaux de thèse à l’Université de Bamako.
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Cet article a été rédigé par Mardochée Boli et approuvé pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo.
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