Vers un avenir sans paludisme en Afrique : la recherche endogène comme fer de lance de l’éradication

Lors d'un webinaire organisé par le Réseau des journalistes scientifiques d'Afrique francophone (RJSAF) le vendredi 12 mai, Ousmane Koïta, professeur en parasitologie moléculaire, a préconisé une approche endogène fondée sur des preuves historiques et scientifiques pour l'éradication du paludisme en Afrique.

L’Afrique seule a enregistré 234 millions de cas de paludisme en 2021 dont 593 000 morts. Chaque année, 70% des décès sur le continent concernent des enfants, malgré les efforts continus de recherche scientifique et la mise en place de vaccins. Malheureusement, le fléau persiste encore.

Au cours du premier webinaire du RJSAF, Pr Ousmane Koïta, biologiste parasitologue a insisté sur la nouvelle démarche à adopter pour éliminer le paludisme en Afrique.

Selon l’expert, l’éradication du paludisme en Afrique requiert une « implication majeure à tous les niveaux de la société ». Il a souligné également l’importance d’une forte implication de nos États dans l’assainissement de nos environnements de vie. Bien que cela implique des coûts élevés, c’est l’un des éléments clés pour éliminer les gîtes larvaires des anophèles (les moustiques), vecteurs du paludisme.

Le chercheur a ensuite formulé des recommandations sur trois axes afin de mettre fin au paludisme. Sur le plan familial, Ousmane Koïta suggère que les membres de la famille soient en mesure de traiter le paludisme simple eux-mêmes. À cette fin, il est essentiel que les autorités politiques et sanitaires soutiennent la production locale de tests de diagnostic rapide afin de les rendre disponibles en quantité suffisante.

Au niveau communautaire, le chercheur souligne la nécessité de renforcer le niveau de compétence technique et de réorganiser la configuration des Centres de Santé, afin de leur permettre de prendre en charge de manière efficace les cas graves de paludisme, tels que l’anémie sévère, les convulsions et le coma. Cette initiative implique également la formation des professionnels de santé à la prise en charge normalisée de ces cas, en leur fournissant les équipements appropriés.

Enfin, il affirme que ces deux mesures de lutte doivent être associées aux directives de l’OMS dans nos États, notamment l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides, la mise en place de campagnes de chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS), le recours à un traitement intermittent présomptif du paludisme chez les femmes enceintes, ainsi que potentiellement la pulvérisation intradomiciliaire (PID) et la gestion des gîtes larvaires au moyen de larvicides.

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Cet article a été rédigé par la journaliste  Bertine Kalnimé et édité par Tchétché Ani, éditeur d’articles à Sciences de chez Nous (SDCN). L’article a été approuvé pour publication par la rédactrice en cheffe de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo. 

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