Le Viagra, une arme potentielle contre le paludisme

D'après une étude in vitro, le Viagra, un médicament généralement utilisé pour traiter la dysfonction érectile chez les hommes, pourrait également contribuer à combattre la propagation du paludisme.

L’étude, publiée dans la revue Plos Pathogens, a révélé que le Viagra peut aider à éliminer les globules rouges infectés par le parasite du paludisme de la circulation sanguine. Cela réduit la probabilité que le parasite soit transmis à d’autres personnes par les moustiques.

Les chercheurs ont utilisé le Viagra pour cibler la première partie du cycle de vie du parasite responsable du paludisme, le Plasmodium falciparum. En effet, lorsque le parasite infecte une personne, il se développe dans les globules rouges. Et donc, si une personne infectée est piquée par un moustique, le parasite peut être transmis au moustique et infecter d’autres personnes.

Les chercheurs ont découvert que le Viagra peut rendre les globules rouges infectés plus rigides, ce qui les rend incapables de passer à travers le filtre de la rate. La rate est un organe qui filtre le sang et retient les globules rouges morts, vieux ou anormaux. En rendant les globules rouges infectés plus rigides, le Viagra permet à la rate de les éliminer de la circulation sanguine, ce qui réduit la probabilité qu’ils soient transmis à d’autres personnes.

L’étude a été menée en laboratoire, mais les chercheurs ont déclaré qu’elle pourrait avoir des implications pour le développement d’un nouveau traitement contre le paludisme. De nouvelles études sont nécessaires pour déterminer si le Viagra est efficace pour traiter le paludisme chez les humains. Cette découverte pourrait être une avancée majeure dans la lutte contre cette maladie.

Toutefois, la question du traitement des symptômes du paludisme reste également à résoudre, selon Socrate-Herrera Valencia, directeur du Centre de recherche scientifique Caucaseco en Colombie. Bien que cette découverte ouvre la possibilité d’interrompre l’infection chez les humains, elle ne répond pas à la problématique du traitement des symptômes chez les patients infectés, souligne-t-il.

D’autres chercheurs estiment que cette étude pourrait éventuellement contribuer à contenir le paludisme, mais ils soulignent que de nombreux défis restent à surmonter avant qu’un médicament basé sur ces résultats puisse être utilisé en pratique.

« Le caractère in vitro de cette étude, menée en laboratoire, n’est pas une faiblesse en soi, mais nous devons garder à l’esprit qu’il reste à déterminer si ce mécanisme pourrait être maintenu dans un environnement in vivo », explique Diego Golombek, biologiste à l’Université Nationale de Quilmes en Argentine.

••••••

 SDCN avec SciDev.Net

➤ Bien que nous ayons mis en place un processus éditorial robuste et bien rodé, nous ne sommes qu’humains. Si vous repérez des erreurs ou des coquilles dans nos productions, veuillez nous en informer par courriel à l’adresse : correction@sciencesdecheznous.com.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.