Brucellose, COVID-19 et Paludisme sous la loupe de la recherche malienne
Au Mali, certaines maladies comme la brucellose, le COVID-19 et le paludisme ont un impact important sur la santé des populations et l'économie du pays. Pour mieux les comprendre et proposer des solutions efficaces, des chercheurs du Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée (LBMA) ont mené plusieurs études scientifiques, dont les résultats viennent d’être publiés dans des revues reconnues au niveau national et international.
Sous la direction du Pr Ousmane Koïta, le LBMA joue un rôle clé dans la lutte contre les maladies infectieuses. Trois récentes recherches, publiées dans la Revue Malienne de Science et de Technologie, The Lancet Global Health et Malaria Journal, apportent des éclairages nouveaux sur ces pathologies et les moyens de mieux les combattre.
Première étude portée sur la séroprévalence de la brucellose
La brucellose est une infection qui se transmet de l’animal à l’homme, souvent par la consommation de lait non pasteurisé ou le contact avec des animaux infectés. L’étude menée à l’Hôpital Dermatologique de Bamako par le LBMA a permis d’identifier deux types de bactéries responsables de cette maladie : Brucella abortus, principalement présente chez les bovins et Brucella spp., un groupe plus large qui touche les chèvres, moutons et porcs.
Parmi les 280 échantillons analysés, 10 se sont révélés positifs (3,57 %), avec une majorité de cas détectés chez des femmes.
Interrogé par Sciences de chez Nous, Dr Djeneba Sy qui a mené cette étude a précisé que « cette recherche vise à améliorer le diagnostic et la prévention de la brucellose, une maladie qui touche aussi bien la santé humaine que l’élevage, un secteur vital pour l’économie malienne. »
Une meilleure gestion de cette maladie pourrait éviter des pertes économiques importantes dues aux infections du bétail et aux problèmes de santé qu’elle entraîne chez les éleveurs et les consommateurs.
Covid-19, de nouvelles découvertes sur le variant Omicron
Dans une seconde étude, publiée dans The Lancet Global Health, le LBMA a analysé la propagation du variant Omicron (BA.1) du SARS-CoV-2 en Afrique. Les chercheurs ont découvert que ce variant circulait déjà avant la mise en place des restrictions de voyage, ce qui remet en question l’efficacité de ces mesures pour contenir le virus.
Cette étude met en lumière l’importance de la surveillance génomique, une technique qui permet d’identifier et de suivre l’évolution des virus pour mieux anticiper les pandémies futures.
Paludisme, l’efficacité des moustiquaires en question
Le paludisme demeure la première cause de mortalité au Mali avec un taux de 24,4 %. Pour le combattre, les moustiquaires imprégnées d’insecticide sont largement distribuées. Mais sont-elles vraiment efficaces sur le long terme ?
Une étude menée sur trois ans par le Pr Moussa Cissé du LBMA a évalué la durabilité de ces moustiquaires. Grâce à un appareil portable permettant de mesurer la concentration d’insecticide (C-Vue), les chercheurs ont constaté une dégradation progressive du produit actif. Résultat : au fil du temps, les moustiquaires actuellement disponibles protègent de moins en moins les populations contre les moustiques.
••••••
Cet article a été écrit par Mardochée BOLI et approuvé pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo.
➤ Bien que nous ayons mis en place un processus éditorial robuste et bien rodé, nous ne sommes qu’humains. Si vous repérez des erreurs ou des coquilles dans nos productions, veuillez-nous en informer par courriel à l’adresse : correction@sciencesdecheznous.com.