Le potentiel de l’intelligence artificielle en Afrique

Mesdames et Messieurs,

En Afrique, quatre cents millions de personnes ne lisent ni n’écrivent dans nos systèmes d’écriture internationaux. Elles sont exclues de nos systèmes d’éducation de base.

Quatre cents millions d’Africain.e.s sont exclu.e.s par les implémentations actuelles des technologies d’intelligence artificielle.

Ces 400 millions d’Africain.e.s apprennent de la nature, de leur environnement, de l’expérience et des transmissions intergénérationnelles, par la communication orale, l’audio, la vidéo, la mimique, le geste et l’art traditionnel. Ils ont généré et génèrent des données, des informations et des connaissances précieuses.

Ces 400 millions d’Africain.e.s ne sont pas analphabètes; ils et elles ne sont pas des illettré.e.s; ils et elles sont audio-lettré.e.s. Ils et elles communiquent dans plus de 2 000 langues locales à travers le continent.

Nous savons tou.te.s ici ce qu’est un bien public. La fracture technologique n’est pas un bien public. La fracture technologique est un mal public. Les technologies d’IA ne peuvent pas être inclusives en excluant 400 millions de nos concitoyen.ne.s africain.e.s.

Ce dont nous avons besoin ici, c’est d’intelligence collective. Co-concevons une IA qui sera pour tout le monde, y compris les audio-lettré.e.s, en Afrique et dans le monde entier.

Mesdames et Messieurs,

Parmi nous aujourd’hui se trouvent des Excellences, des ministres honorables distingué.e.s, des leaders d’entreprise visionnaires, des invité.e.s d’honneur estimé.e.s, des scientifiques renommé.e.s en IA, des ingénieur.e.s en IA, des développeur.euse.s en IA, des juristes en IA, des régulateur.trice.s en IA, des spécialistes de l’éthique en IA, des scientifiques en données, des analystes de données, des ingénieur.e.s en données, des spécialistes de l’éthique des données, des expert.e.s en accords de données en IA, des expert.e.s en intégrité des données, des expert.e.s en intégrité de l’information, des expert.e.s en intégrité des machines, des expert.e.s en chaînes de blocs, des expert.e.s en internet des objets et en internet des personnes. C’est un honneur et un privilège pour moi de vous accueillir tou.te.s à ce « mouvement IA » pour discuter des technologies d’IA que nous voulons pour l’Afrique dans un avenir proche.

En nous rassemblant ici aujourd’hui, nous nous trouvons à l’aube d’une période de transformation dans l’histoire de l’Afrique – une période où le potentiel de l’intelligence artificielle est prêt à révéler des opportunités dans les 54 pays du continent.

Comme nous le savons tou.te.s ici, la plupart des pays africains ont des cultures diverses, des ressources abondantes et une population jeune. Cela signifie que nous sommes bien positionnés pour exploiter des données de haute qualité et co-construire une IA pour répondre à nos défis les plus critiques.

D’après notre récente enquête menée dans 54 pays africains et après avoir examiné 400 articles de recherche sur l’IA en Afrique, nous avons constaté que chaque pays fait face à ses propres défis en matière d’IA : éducation, eau, agriculture et alimentation, énergie, transport, santé, environnement, sécurité des systèmes cyber-physiques, y compris la cybersécurité et la sécurité physique, entre autres.

Un retour des agriculteur.trice.s sur le terrain : »Je n’ai pas d’eau potable, pas de nourriture, pas d’électricité, pas de transport, pourquoi devrais-je me soucier de vos stratégies nationales en matière d’IA ? »

C’est une question qui nous est adressée à tou.te.s.

Cependant, l’IA peut aider ici.

De la santé à l’agriculture en passant par l’éducation et les infrastructures, l’IA peut améliorer la vie de millions de personnes en Afrique, y compris celles du secteur informel.

Chez Timadie, nous utilisons la théorie des jeux de type champ moyen ( MFTG ) et des filtres à partir des données que nous collectons en répondant aux questions suivantes : qui produit, consomme, achète, vend, stocke, transporte, distribue quoi, où et quand ?

Dans le domaine de la santé, les technologies d’IA audio-centrées comme l’analyse prédictive co-opétitive et la télémédecine peuvent combler le fossé entre les centres urbains et les communautés rurales africaines.

Dans l’agriculture, l’amélioration des cultures, l’élevage, et la sécurité alimentaire, comme nous le faisons chez Guinaga et Grabal , où une grande partie de la population africaine dépend pour ses moyens de subsistance, l’IA audio-centrée et basée sur les chaînes de blocs dans les langues locales peut aider à partager leurs expériences des sources agricoles aux tables des client.e.s, et à atténuer l’impact du changement climatique.

Avec les drones basés sur l’IA comme nous le faisons chez WETE Timadie , les agriculteur.trice.s à petite échelle peuvent co-apprendre et augmenter leur productivité.

Notre projet pilote compte aujourd’hui plus de 150 femmes PDG sur notre plateforme WETE (autonomisation des femmes à travers l’entreprenariat) et elles partagent leurs expériences principalement dans des langues locales. L’IA audio-à-audio peut les aider à étendre leurs entreprises à d’autres régions de l’Afrique et ouvrir la porte à la viabilité économique de ces petites entreprises, qui sont au cœur de notre économie locale.

Dans le domaine de l’éducation, les plateformes d’apprentissage personnalisé soutenues par l’IA audio-centrée, comme nous le faisons chez SK1 Sogoloton , peuvent autonomiser la prochaine génération d’Africain.e.s, y compris dans les endroits où l’internet et l’électricité sont limités.

La mise en œuvre d’une IA audio-centrée, consciente du contexte et des risques, dans les langues locales pour chaque région africaine, y compris les 400 millions de personnes audio-lettrées en Afrique, offre d’immenses promesses. Cela peut surmonter les barrières à l’alphabétisation audio et garantir que l’éducation atteigne tous les segments de la population.

Cependant, réaliser le plein potentiel de l’IA en Afrique nécessite des efforts, des efforts conjoints, des efforts collaboratifs, des efforts synergiques coopétitifs des gouvernements, des parties prenantes du secteur privé, du monde académique, de la société civile, de tous les centres d’IA et des sociétés traditionnelles. Les investissements dans les infrastructures, l’éducation et la recherche sont essentiels pour co-construire une IA consciente de la culture, du contexte, des risques, multi-échelles, éthique, intègre, blockchainisée, et empathique.

Une IA responsable demande des personnes responsables.

Les stratégies globales, continentales, nationales, régionales, locales et transversales de l’IA sont cruciales lors de la mise en œuvre d’une IA consciente de la culture. Nous devons former et avoir des personnes responsables pour une IA responsable.

Nous devons tou.te.s écouter les perspectives des Africain.e.s, y compris celles du secteur informel, et recueillir des données audio de haute qualité dans plus de 2000 langues locales pour construire une IA audio-centrée sans texte qui soit consciente de la culture, du contexte, des risques, multi-facteurs, multi-échelles, multi-résolutions, multi-niveaux éthique, habilitée par l’intégrité des données, l’intégrité de l’information, l’intégrité des machines, blockchainisée sur les faits, empathique (interaction homme-machine), tout en intégrant dès le début dans l’architecture du réseau, à toutes les phases : pré- entraînement, entraînement, pré-déploiement, déploiement, post-déploiement, et tout au long du cycle de vie, et en garantissant que ces technologies bénéficient à tous les segments des sociétés africaines.

Mesdames et Messieurs,

Le potentiel de l’IA stratégique, de l’IA multi-agents, de l’IA basée sur la théorie des jeux en Afrique est immense, et le moment de saisir cette opportunité est maintenant. Co-créons ensemble avec tou.te.s les Africain.e.s un environnement où l’Afrique peut co-concevoir, co-apprendre, co-innover, trouver des solutions co-opétitives à ses propres problèmes et ouvrir la porte à un avancement durable pour les générations à venir.

Merci. Soyez bénis.