La maladie d’Alzheimer est une démence neuro-dégénérative. Cette démence se traduit par une perte fonctionnelle progressive des cellules nerveuses. Les premières lésions apparaissent dans les zones corticales du cerveau, zones impliquées dans la mémoire. Au fur et à mesure de son évolution, la maladie affecte de nouvelles régions du cerveau ; ce qui va se traduire par des difficultés du langage, de raisonnement, des capacités gestuelles, mais aussi, par des troubles du comportement.
Avec le vieillissement de la population, explique Dr Aimé Ainin Somboro, le principal auteur de l’étude, la maladie d’Alzheimer est devenue un problème de santé publique. Des études récentes ont montré que le coût global pour la société devrait s’alourdir, car la prévalence de la maladie croît avec l’espérance de vie des populations. Jusqu’à présent, rapportent les chercheurs, «les recherches ont eu pour but essentiel d’augmenter l’activité du système nerveux central (activité anticholinestérasique)».
Forts de cette connaissance, les chercheurs Maliens se sont intéressés, en 2008, à la Guiera senegalensis, une plante très connue en Afrique Occidentale et utilisée comme panacée pour soigner diverses affections. Appelée « Goundjè » en Bambara, la plante est connue principalement pour ses propriétés béchiques, eupnéiques et fébrifuges. Ces propriétés font que la plante est utilisée par les tradithérapeutes comme antitussif, pour améliorer les états dyspnéiques, pour lutter contre les pneumopathies et les bronchopathies.
Trois sites… trois extraits
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont procédé à des prélèvements sur trois sites dans différentes zones climatiques du Mali: le site de Badougou nafadji dans la région de Koulikoro, au Sud-ouest; le site de Daral, également dans la région de Koulikoro, mais au Nord Est par rapport à Badougou nafadji; le site de Ségué, dans la région de Mopti, a un climat assez aride, de type sahélien. Envoyés en France, les extraits ont été préparés dans le laboratoire des Hétérocycles et des Glucides de l’Université Blaise Pascal de Clermont Ferrand.
Après analyse, les chercheurs affirment que « les résultats positifs obtenus avec certains organes de la plante permettent de croire que cette plante contiendrait une ou des molécules, qui pourront lutter contre les maladies neuro-dégénératives ». Cependant, indique Dr Aimé Ainin Somboro, la confirmation pourrait être obtenue en faisant des tests bio-guidés en vue d’isoler la molécule possédant l’activité et aussi de valider son efficacité.
A la Faculté de Médecine, les chercheurs fondent beaucoup d’espoir sur cette trouvaille. Car, aujourd’hui, les médicaments disponibles sur le marché sont des traitements symptomatiques de la maladie. Les chercheurs maliens espèrent que les traitements préventifs et curatifs de la pathologie d’Alzheimer seront développés à parti de leur découverte.
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Cet article avait été écrit par Mamadou TOGOLA en octobre 2019 et repris pour publication sur Sciences de chez Nous.
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