Malgré le conflit, les agents de santé maliens continuent de soigner avec courage et résilience

Dans un contexte marqué par l'instabilité et la violence, les professionnels de santé maliens font preuve d'une résilience remarquable. Une étude dirigée par le Professeur Mohamed Ali Ag Hamed de la Faculté de médecine de Bamako, révèle les stratégies ingénieuses mises en œuvre dans les régions touchées par les conflits pour garantir des soins de qualité. Cette recherche a été présentée lors d’un atelier tenu à l’hôtel Azalaï les 24 et 25 juillet 2024.

L’étude met en lumière l’incroyable ténacité des agents de santé locaux, soutenus par des organisations humanitaires. Malgré les défis incessants, les professionnels de santé de Mopti, l’une des régions étudiées, n’ont jamais cessé de se réunir mensuellement pour évaluer la situation. Ces rencontres régulières ont permis de partager les meilleures pratiques et coordonner les efforts.

« Un autre aspect clé de cette résilience est la redynamisation du fonds de solidarité », a expliqué Yacouba Diarra, l’un des chercheurs impliqués dans l’étude. Grâce à ce fonds, la qualité du transport des patients a été considérablement améliorée, même dans une région où l’insécurité rend les déplacements périlleux. « Ce fonds permet aujourd’hui de transporter les patients plus rapidement vers les centres de santé pour augmenter leurs chances de recevoir les soins nécessaires à temps », a ajouté Yacouba Diarra.

De plus, l’étude a montré que, dans le district de Djenné, région de Mopti, la sensibilisation de la population par les agents de santé s’est révélée être une arme puissante. Des campagnes ont été menées pour informer les résidents sur les dangers des médicaments vendus dans le circuit informel. 

«Nous avons aussi relevé que les formations organisées par des organisations humanitaires et dispensées aux agents de santé locaux, a permis d’améliorer la qualité des soins et de gérer les médicaments plus efficacement», souligne Yacouba Diarra. 

Dans cette dynamique, l’initiative qui a fait la différence est la mise en place de cliniques mobiles et l’effort collectif des acteurs de santé. Cette action a abouti à la construction de nouvelles formations sanitaires et à la réhabilitation des anciennes. 

 Un modèle de résilience pour l’avenir

Interrogez par Sciences de chez Nous, Professeur Mohamed Ali Ag Hamed indique: « les solutions mises en place à Mopti ne sont pas seulement une réponse temporaire à une crise ; elles constituent un modèle d’adaptation et de résilience qui pourrait être reproduit dans d’autres régions confrontées à des situations similaires.»

L’étude prouve qu’avec de la détermination, de l’ingéniosité et une mobilisation efficace des ressources locales, il est possible de maintenir une offre de soins de qualité, même dans les circonstances les plus difficiles.

 

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Cet article a été rédigé par Daniella Agbalo, et approuvée pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo. 

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