Le yaourt a un grand potentiel contre le cancer du côlon, révèle cette étude
Nous avons presque tous des yaourts dans notre réfrigérateur, ce produit laitier à base de lait fermenté et riche en différents types de bactéries lactiques. De plus en plus d’études vantent les mérites de cet aliment pour notre santé, qu’en est-il ?
Un petit yaourt pour le dessert ? Pas envie ? Pourtant, ce produit laitier obtenu à base de lait fermenté serait un allié de poids pour notre santé. Protection contre le surpoids, le diabète de type 2, voire même certains types de cancers… La liste est longue ! De plus en plus d’études mettent en effet en avant les qualité et les bienfaits de cet aliment. Alors, est-ce vrai ? Faut-il se jeter sur le rayon frais des supermarchés pour les dévaliser ?
Pour commencer : c’est quoi en fait un yaourt ?
La yaourt, qu’on appelle aussi « yogourt » ou « yoghourt » est un produit laitier, obtenu à base de lait qui a fermenté sous l’action de différentes bactéries lactiques. Les plus connues sont Lactobacillus delbrueckii bulgaricus et Streptococcus thermophilus. Ces bactéries transforment le sucre du lait, le lactose, en acide lactique. Pour réaliser cette transformation, les bactéries doivent rester actives dans le yaourt, ce dernier n’est donc pas stérilisé.
Historiquement, ce produit vient de Turquie. Aujourd’hui, il est très populaire et sa production est devenue industrielle dans la seconde moitié du XXème siècle. Il est ainsi devenu un produit de grande consommation dans de nombreux pays du monde.
La France ne fait clairement pas exception. En 2023, 8 français sur 10, c’est-à-dire 77% de la population, déclarent consommer des yaourts. Plus remarquable encore, cette consommation s’établit à 4,5 produits par semaine !
Les yaourts ont en effet très bonne réputation. On les considère comme bons pour la santé et donc comme des aliments essentiels. En outre, les Français apprécient de les consommer.
Et c’est tant mieux, car ils sont essentiels pour une alimentation équilibrée !
Des produits indispensables pour l’alimentation
Les yaourts, et plus largement les produits laitiers, sont indispensables tout au long de la vie. C’est particulièrement vrai pour les enfants, au moment de leur croissance, et pour les personnes âgées. Ces aliments apportent en effet du calcium, indispensable pour la fabrication de l’os et le maintien de sa solidité.
Grâce à la vitamine D, un autre nutriment essentiel, le calcium est absorbé par l’organisme. Cela permet de fabriquer le tissu osseux, de le maintenir et aussi de prévenir certaines maladies, comme l’ostéoporose. Le calcium est également important pour d’autres mécanismes comme la contraction musculaire ou la coagulation sanguine.
Au vu de l’importance de ces aliments, on recommande ainsi de consommer 2 laitages par jour pour les adultes avant 55 ans. Après 55 ans, il vaut mieux passer à 3 ou 4 produits laitiers par jour. En revanche, gare au fromage ! Cet aliment est riche en gras et en sel et peut donc avoir des effets nocifs sur la santé, notamment cardiovasculaire. On évite également d’ajouter du sucre aux laitages.
Crèmes fraiches et beurres, bien qu’issus du lait, ne sont pas considérés comme des produits laitiers. Ils sont en effet riches en graisse et donc classés comme des matières grasses.
Les bienfaits du yaourt pour la santé
La première chose à noter concernant les yaourts, c’est qu’ils sont tout à fait adaptés à l’alimentation des personnes avec une intolérance au lactose. En effet, les bactéries lactiques possèdent une enzyme, une lactase, qui dégrade le lactose et qui est active tout au long du processus de digestion.
Or, c’est bien le déficit en lactase qui engendre les désagréments chez les personnes intolérantes au lactose. Elles peuvent ressentir des ballonnements, souffrir de diarrhées ou de douleurs abdominales. Les bactéries des yaourts en produisant continuellement leurs lactases évitent ces inconforts.
Les bactéries lactiques, grâce à leurs ferments, sont des probiotiques. Il s’agit de microorganismes vivants qui, ingérés en quantité adéquate, vont apporter un bénéfice au fonctionnement de notre organisme.
Les probiotiques des yaourts améliorent les troubles fonctionnels intestinaux, il réduisent la sévérité des diarrhées infectieuses et exercent un effet favorable sur la diarrhée post-antibiothérapie. Ils améliorent également de 5 à 15% l’éradication d’une bactérie particulière, Helicobacter pylorii. Or, cette dernière favorise l’émergence d’ulcères gastroduodénaux, de cancers gastriques et a même un lien avec la maladie de Parkinson.
Le yaourt possède également des effets favorables sur l’immunité. Il augmente le taux et l’activité de différents acteurs de l’immunité cellulaire. Des études ont ainsi observé une diminution des épisodes infectieux bénins, tels que des rhumes, en particulier chez les personnes âgées.
Les yaourts peuvent également optimiser la réponse vaccinale et diminuer les risques d’allergie chez les enfants à risque.
La consommation de yaourt a également un effet sur le surpoids et l’obésité. Elle est en effet associée avec une perte de poids significative, contrairement à la consommation des autres produits laitiers.
Le yaourt maigre et le lait entier diminuent le risque de survenue de syndromes métaboliques, comme le diabète de type 2.
Une consommation d’environ 90g par jour de yaourt a également montré une réduction très significative du risque de cancer colorectal.
Comment ces produits laitiers agissent-ils sur la santé ?
Les mécanismes expliquant les effets positifs du yaourt sur la santé ne sont pas encore tous bien connus.
Pour ce qui est de l’action sur le poids, cela pourrait notamment venir du calcium. Ce dernier aide en effet à l’élimination par les selles des lipides.
Les protéines laitières peuvent également diminuer la sensation de faim. Le microbiote joue très certainement un rôle également.
Le rôle protecteur du yaourt contre le cancer colorectal pourrait notamment provenir des propriétés antitumorales de cet aliment. C’est particulièrement vrai sur un sous-type de cancer colorectal impliquant une bactérie particulière : Bifidobacterium.
Ces bactéries se trouvent dans l’intestin humain et, paradoxalement, dans le yaourt. Dans 30% des cas de cancer colorectal, elles s’incorporent dans la tissu tumoral et conduisent à une forme particulièrement agressive du cancer. Leur incorporation dans les tumeurs se ferait par leur passage via une barrière intestinale fragilisée.
Pourtant, c’est bien la présence de Bifidobacterium dans le yaourt qui protégerait contre les risques de développer ce type de cancer colorectal…
La bactérie présente en effet des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et aide à activer le système immunitaire. Ceci aiderait notamment à maintenir l’intégrité de la barrière semi-perméable de l’intestin.
Contre-intuitivement, une augmentation de cette bactérie dans notre organisme (via la consommation de yaourts), aiderait au maintien de la barrière intestinale et éviterait donc la fuite de la bactérie vers les tumeurs.
Alors, faut-il dévaliser le rayon frais du supermarché ?
En réalité, tout est une question d’équilibre. Les études le montrent, la consommation régulière de yaourts, suivant les recommandations dont nous avons parlé préalablement, ont des effets bénéfiques.
Pour autant, c’est comme tout, il ne faut pas en abuser. Et surtout, il faut être vigilant sur ce que l’on consomme !
Tous ces bénéfices fonctionnent avec les produits fermentés, comme le yaourt, à condition de ne pas avoir d’ajouts de substances : additifs, sucres, matières grasses… Les bienfaits concernent donc principalement le yaourt nature.
Dans le rayon frais, on trouve tout un tas de produits qui vantent leurs mérites, comme les yaourts enrichis en bifidus actif. Cependant, si on regarde la liste des ingrédients, on observe beaucoup d’additifs, qui finalement réduisent les effets bénéfiques, voire même peuvent présenter un danger pour la santé, certains additifs étant controversés.
Finalement, il vaut donc mieux consommer régulièrement des yaourts natures, ou d’autres produits fermentés comme le kéfir, au sein d’une alimentation variée et équilibrée. C’est ce qui contribue à réduire les risques de pathologies.
En outre, cela ouvre la voie à la médecine préventive basée sur l’alimentation.
Les régimes vegans, c’est-à-dire sans produits issus de l’exploitation animale, se développent. Mais, sans consommation de produits laitiers, comment subvenir aux besoins de l’organisme en calcium ? Certains végétaux en offrent, comme les fruits frais ou les céréales et légumineuses. Cependant, plusieurs études précisent que cet apport en calcium n’est pas toujours suffisant par rapport au calcium présent dans les produits laitiers.
Les personnes avec un régime vegan doivent donc contrôler leur taux de calcium régulièrement et se supplémenter si nécessaire.
En outre, les yaourts présentent de nombreux bénéfices pour la santé.
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Cet article a été écrit par Sciences & Vie et repris pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo.
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