Mali : L’USTTB passe au crible du ministère de l’Enseignement supérieur

L’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) a reçu, ce 17 avril 2025, une mission du ministère de l’Enseignement supérieur venue évaluer ses activités. Conduite par le Directeur général de l’Enseignement supérieur, Pr Fana Tangara, cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi des institutions de recherche et d’enseignement du pays, mais elle met aussi en lumière les contradictions d’un système tiraillé entre ambition stratégique et contraintes budgétaires.

Deux volets ont marqué cette rencontre. D’abord, la présentation du plan stratégique 2025-2029 du ministère, révisé à la suite des États généraux de l’éducation. Le document prévoit un financement global de 2 261 milliards de francs CFA, mais accuse déjà un manque à gagner de 78 milliards pour la première année. Une équation budgétaire qui interroge sur la faisabilité réelle de ce plan.

Ensuite, l’USTTB a exposé son fonctionnement selon un canevas du ministère. Structures administratives, gouvernance, année académique, habilitation des programmes, coopération universitaire, climat social, et situation de la recherche ont été passés en revue. Mais si l’exercice donne une image de rigueur institutionnelle, il révèle aussi un manque de visibilité sur les résultats concrets de la recherche scientifique.

Le recteur Mahamadou Diakité s’est félicité de cette visite, y voyant un « indicateur de performance » pour l’université. Reste à espérer qu’au-delà des bilans formels, cette démarche inspire un véritable engagement pour une science utile, connectée aux réalités du pays.

Pour Sciences de chez Nous, qui milite pour une science utile et accessible, cette rencontre devrait être le point de départ d’un dialogue plus exigeant : où va l’argent de l’enseignement supérieur ? Quelles recherches méritent la priorité ? Et quels résultats concrets attendons-nous de nos universités publiques ?

La recherche ne se nourrit pas de cérémonies, mais d’actions et de moyens. Elle réclame de la transparence, du suivi et du courage politique.

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Cet article a été écrit par Mardochée BOLI et approuvé pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo. 

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