Le dérèglement climatique pourrait aggraver les maladies neurologiques !
Quelles peuvent être les effets du changement climatique sur les personnes déjà vulnérables psychiquement ou atteintes de maladie cérébrale ? Sur l'analyse de 19 maladies du système nerveux, de l'AVC à la démence, de la SEP à la schizophrénie ou la migraine, des chercheurs observent que les variations climatiques extrêmes ont un impact négatif sur certaines affections cérébrales. Ils craignent une augmentation substantielle de ces troubles neurologiques.
L’essentiel
- Les variations climatiques extrêmes aggravent les troubles neurologiques comme l’Alzheimer, l’épilepsie, et la sclérose en plaques
- Une méta-analyse montre l’impact négatif des températures extrêmes sur le cerveau
- Les chercheurs appellent à poursuivre les recherches sur ce sujet
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Alzheimer, épilepsie, sclérose en plaques, migraine… Les variations météorologiques directement provoquées par les changements climatiques sont susceptibles d’aggraver les troubles liés à ces pathologies neurologiques. C’est la conclusion d’une étude publiée cette semaine par l’University College de Londres.
Quel est l’impact des changements climatiques sur la santé mentale et plus précisément sur le système nerveux ? C’est la question que s’est posée l’équipe de Sanjay Sisodiya, professeur à l’University College de Londres. Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse regroupant 332 articles publiés dans le monde entre 1968 et 2023, relatifs aux effets potentiels du dérèglement climatique sur les maladies neurologiques.
« Il existe des preuves évidentes de l’impact du climat sur certaines maladies du cerveau, en particulier les accidents vasculaires cérébraux et les infections du système nerveux », souligne le Pr Sisodiya dans un communiqué.
Des températures extrêmes peuvent aggraver les troubles neurologiques
Au total, 19 maladies neurologiques (sélectionnées à partir de l’étude Global Burden of Disease 2016) ont été étudiées, dont l’accident vasculaire cérébral, la migraine, la maladie d’Alzheimer, la méningite, l’épilepsie et la sclérose en plaques. D’autres troubles ont été pris en compte, tels que l’anxiété, la dépression et la schizophrénie.
Publiée dans la revue The Lancet Neurology, la recherche démontre que des températures extrêmes (qu’elles soient basses ou élevées) sont susceptibles d’exacerber les troubles liés aux maladies neurologiques. Des températures nocturnes plus élevées peuvent par exemple perturber le sommeil. Or, « un mauvais sommeil aggrave un certain nombre d’affections cérébrales », souligne l’étude.
Les personnes atteintes de démence s’avèrent par ailleurs particulièrement vulnérables aux événements météorologiques extrêmes tels que les inondations ou les incendies de forêt, dans la mesure où « les troubles cognitifs peuvent limiter leur capacité à adapter leur comportement aux changements de l’environnement », expliquent les chercheurs.
Les auteurs de ces travaux insistent sur la nécessité de poursuivre les recherches, compte tenu du fait que la crise climatique ne cesse de s’aggraver. « Le concept d’anxiété climatique est une influence supplémentaire, potentiellement lourde : de nombreuses affections cérébrales sont associées à un risque plus élevé de troubles psychiatriques », souligne le Pr Sisodiya. Avant d’ajouter : « Il existe peu d’études estimant les conséquences sanitaires des maladies cérébrales dans le cadre des scénarios climatiques futurs, ce qui complique la planification à long terme ».
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Cet article a été premièrement publié par Futura sciences et repris sur Sciences de chez nous.
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