Gradations illégales ou abus d’interprétation ? Depuis la publication de ce communiqué, un véritable bras de fer oppose le ministère au CAFAG sur la régulation des grades académiques au Mali.
D’après une ordonnance signée le 27 septembre 2017, définissant le statut des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les inscriptions sur les listes d’aptitudes doivent impérativement passer soit par les sections compétentes du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), soit par la Commission nationale d’établissement des listes d’aptitude (CNELA).
Bien que le CAFAG reconnaisse l’autorité de ces deux institutions, il a choisi de contre-attaquer. Joint au téléphone par Sciences de chez Nous, Pr Abdoulaye Diarra, président de l’organisation s’est exprimé sans détour.
« Nous sommes indignés face à ce communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur, signé par le Pr Moussa Tangara, que nous avons pourtant rencontré. Il y a, selon nous, un agenda caché derrière cette démarche », a déclaré Pr Diarra, visiblement agacé par la situation.
Dans un communiqué envoyé à notre rédaction, Pr Diarra s’est directement adressé au ministère : « bénéficiant d’un statut juridique légal, le CAFAG s’étonne de votre subit intérêt de manière négative à ses activités, doublé d’une mauvaise lecture de son objet social. La participation aux activités du CAFAG est libre. Votre communiqué ne mentionne aucun texte juridique qui interdit le CAFAG de mener ses activités au Mali. Cela nous aurait permis de saisir aussitôt les tribunaux. »
Sur la question des gradations, Pr Diarra a ajouté : « l’usurpation dont vous faites allusion n’est pas caractérisée et s’assimile à une diffamation incompréhensible. »
Cette réponse suscite une véritable controverse. Si le ministère s’appuie sur l’Ordonnance N°2017-036 pour déclarer nulles les gradations du CAFAG, l’association riposte en affirmant que « ses actions sont conformes à son statut et reconnues au niveau local et international ». Cette contradiction pose donc la question de la gouvernance des grades académiques et du contrôle des associations évoluant dans ce secteur.
Joint par téléphone, Pr Moussa Tangara, secrétaire général du ministère, n’a pas souhaité apporter de répliques mais a indiqué que « le cabinet utilisera les moyens légaux au moment opportun pour trancher cette affaire ».
En attendant, les enseignants-chercheurs impliqués dans les activités du CAFAG pourraient se retrouver dans une situation juridique incertaine.
••••••
Cet article a été écrit par Mardochée BOLI et approuvé pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo.
➤ Bien que nous ayons mis en place un processus éditorial robuste et bien rodé, nous ne sommes qu’humains. Si vous repérez des erreurs ou des coquilles dans nos productions, veuillez-nous en informer par courriel à l’adresse : correction@sciencesdecheznous.com.
Pour toutes autres préoccupations