Décès du premier receveur de greffe de rein de porc génétiquement modifié
C'était une première mondiale il y a deux mois aux Etats-Unis: une greffe de rein de porc génétiquement modifié sur un patient vivant, souffrant d'une maladie rénale en phase terminale. L'hôpital a annoncé son décès ce week-end, sans faire, pour l'instant, de lien avec la transplantation.
« Mass General est profondément attristé par le décès soudain de M. Rick Slayman. Nous n’avons aucune indication qu’il s’agisse d’une conséquence de sa récente transplantation », a déclaré l’hôpital dans un communiqué publié samedi.
En mars, les chirurgiens de cet établissement situé à Boston, dans le nord-est des Etats-Unis, avaient transplanté le rein d’un porc génétiquement modifié sur ce patient, une première présentée comme un nouveau pas vers une potentielle solution à la pénurie chronique de dons d’organes.
Le patient, âgé de 62 ans, souffrait d’insuffisance rénale chronique. Il s’était « bien remis » de l’opération de quatre heures, s’était à l’époque félicité l’hôpital.
Des reins de porcs génétiquement modifiés avaient déjà été transplantés avec succès sur des humains en état de mort cérébrale. Et des patients vivants ont également reçu une greffe de cœur d’un porc génétiquement modifié, mais ils sont ensuite décédés.
« M. Slayman sera à jamais considéré comme une lueur d’espoir pour d’innombrables patients transplantés dans le monde entier », a salué le Massachusetts General Hospital samedi. « Nous lui sommes profondément reconnaissants de sa confiance et de sa volonté de faire progresser la xénogreffe », greffes d’organes d’animaux sur des humains.
– 100.000 patients en attente –
La pénurie d’organes est un problème chronique dans le monde. Aux Etats-Unis, ils sont plus de 100.000 patients en attente d’une greffe d’organe, le rein étant l’organe le plus communément requis.
Le rein de porc utilisé pour la transplantation a été fourni par une société de biotechnologie du Massachusetts appelée eGenesis et a été modifié pour éliminer les gènes nocifs et ajouter certains gènes humains, selon l’hôpital.
Rick Slayman, qui souffrait de diabète de type 2 et d’hypertension, avait reçu une greffe d’un rein humain en 2018, mais celui-ci avait commencé à ne plus fonctionner cinq ans plus tard et le patient était sous dialyse.
Fin avril, l’hôpital NYU Langone de New York avait annoncé qu’un rein de porc génétiquement modifié avait été transplanté pour la deuxième fois sur une personne vivante, qui avait reçu dans le même temps une pompe cardiaque, une procédure combinée inédite.
La première mondiale d’une transplantation de rein de porc sur un humain en état de mort cérébrale avait été réalisée en septembre 2021, par des chirurgiens de cet hôpital new-yorkais.
Les xénogreffes avance à grande vitesse ces dernières années. Mais elles représentent aussi un défi car le système immunitaire du receveur a tendance à attaquer l’organe étranger.
Les modifications génétiques sont réalisées afin d’amoindrir le risque de rejet: certains gènes de porc ont été enlevés, et des gènes humains ajoutés, à l’aide de la technologie CRISPR.
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Cet article a été premièrement publié par SciencesetAvenir et repris sur Sciences de chez nous.
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