Un jeune guinéen, Roger Loua, crée une voiture malgré les défis

Roger Loua, un étudiant en mécanique générale et maintenance en Guinée, a réussi à fabriquer sa propre voiture malgré les obstacles. Manquant de ressources et d'outils adéquats, il a travaillé dur pendant quatre ans pour réaliser son rêve. Maintenant, il espère obtenir le soutien des autorités pour améliorer ses créations et réaliser de nouveaux projets.

Les autorités guinéennes s’efforcent de revitaliser l’Enseignement technique et la formation professionnelle dans le pays. Pour atteindre cet objectif, elles ont identifié des individus ayant abandonné leurs études à mi-chemin et ont également orienté des centaines de bacheliers vers des centres de formation professionnelle. Parmi ces apprenants, certains ont réalisé des prouesses notables. Roger Loua est l’un d’entre eux, ayant réussi à fabriquer une petite voiture.

Sous la supervision du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, les Olympiades des métiers de Guinée se sont déroulées du 26 au 29 avril. Pendant quatre jours, le niveau de formation des candidats a été mis en lumière à travers des compétitions dans divers domaines tels que la boulangerie, la pâtisserie, l’électricité, la plomberie et la mécanique.

Parmi les participants, Roger Loua, âgé de 26 ans, s’est distingué. Étudiant en mécanique générale et maintenance, il réside à Siguiri, en Haute Guinée, et étudie à l’École des arts et des métiers de la ville. Après des années de travail acharné, il a enfin présenté la voiture qu’il a lui-même fabriquée. Il s’agit d’un petit véhicule à essence pouvant accueillir deux personnes, équipé d’un moteur de tricycle 150C.

Cependant, la réalisation de ce projet n’a pas été aussi facile que Roger Loua l’avait imaginé. Il déclare : « Je dirai que ce n’est pas un hasard. Dans toute entreprise, il faut avoir la foi. Au début, je ne savais pas quoi faire, les idées se bousculaient dans ma tête. Je voulais juste tester mes compétences, alors j’ai plongé et, grâce à Dieu, le résultat est là. Mon rêve s’est réalisé ».

Véhicule fabriqué par Roger Loua. © Mamadou Diallo/SDCN

Tout a commencé en 2018, et le jeune fabricant a consacré quatre longues années à imaginer des plans, à assembler des pièces et à surmonter des obstacles. Mais il a pu compter sur sa persévérance pour mener à bien son projet : « C’est quelque chose que j’aime depuis mon enfance, je ne pouvais pas abandonner », affirme-t-il.

Le processus a été difficile pour Roger. Il manquait pratiquement de tout, n’ayant ni un garage approprié ni des outils de pointe. Il a donc alterné entre les pièces fabriquées à la main et celles récupérées d’autres véhicules. Il a consacré beaucoup de temps à la fabrication des châssis et de la carrosserie, déclarant : « J’ai passé six mois à fabriquer les châssis. C’est une partie du véhicule à la fois délicate et essentielle. On ne peut pas utiliser n’importe quel type de fer pour éviter les accidents ». Le fabricant affirme n’avoir eu aucun problème technique, ajoutant : « J’ai tout fait moi-même, même l’électricité. J’ai seulement reçu de l’aide pour la peinture ».

Cependant, en ce qui concerne les ressources financières, il fait face à des difficultés : « Je souffre. Je n’ai pas de source de revenu stable, je fais de petits travaux ici et là pour subvenir à certains besoins. Si j’avais les moyens, je pourrais fabriquer un autre véhicule plus rapidement ». Il sollicite l’aide des autorités de la transition pour améliorer son travail actuel et réaliser d’autres projets : « Je leur demande de m’aider à faire ce que j’aime le plus : fabriquer des véhicules. J’ai plein d’autres projets en tête et je compte sur eux pour les concrétiser. J’ai déjà les plans pour d’autres véhicules, et s’ils me viennent en aide, ils découvriront d’autres surprises ».

Aujourd’hui, Roger Loua, qui vit à 15 kilomètres de son école, utilise sa propre voiture pour se rendre tranquillement en cours. Sa détermination et son talent sont une source d’inspiration pour d’autres jeunes guinéens qui souhaitent se lancer dans des projets similaires.

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Cet article a été rédigé par le journaliste  Mamadou Diallo et édité par Ani Tchétché, éditeur d’articles à Sciences de chez Nous (SDCN). L’article a été approuvé pour publication par la rédactrice en chef de Sciences de chez Nous, Fatimatou Diallo. 

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