La 13ᵉ Conférence mondiale des journalistes scientifiques a officiellement été lancée mardi 2 décembre au Centre de congrès international du CSIR, à Tshwane, en Afrique du Sud. Dans l’auditorium Ruby, le Professeur Blade Nzimande, ministre sud-africain de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, a donné le coup d’envoi de ces travaux ouverts la veille.
Dès les premières minutes, le ministre a placé la barre haut. Il a insisté sur l’importance du thème central : le lien entre journalisme et justice sociale. Pour lui, ce choix n’a rien d’anodin. « Nous avons choisi pour cette conférence mondiale : le journalisme et la justice sociale. Le journalisme qui construit la compréhension et la résilience. C’est un thème très important… » a-t-il déclaré.
Il a ensuite rappelé le rôle stratégique des journalistes dans la diplomatie scientifique : « C’est précisément pour cela que nous avons besoin de la diplomatie de la science. Et la diplomatie de la science n’est pas une pratique sans les journalistes de la science et les médias de la science… »
À l’issue de l’ouverture, le ministre s’est adressé à la presse. Il a souligné l’urgence de renforcer la culture scientifique du public, condition selon lui d’une société plus juste et plus solide.
« La sensibilisation et la compréhension du public aux concepts et recherches scientifiques sont essentielles à une communauté résiliente et équitable… », a-t-il affirmé.
Il a insisté sur les conséquences concrètes d’un déficit de connaissances : « Sans connaissances de base en sciences et en actualités scientifiques, nous ne pouvons pas comprendre ni prendre de décisions sur notre monde – des décisions sur la santé de nos enfants, l’usage de l’énergie et de l’eau, les produits que nous choisissons d’acheter, ou sur qui voter… » Et il a conclu en rappelant le rôle décisif du métier : « Les journalistes scientifiques capables d’expliquer la technologie, la recherche et les sciences appliquées sont essentiels à la croissance de la justice sociale. »
Blade Nzimande a également évoqué les mutations profondes du métier, portées par les innovations technologiques. Les outils numériques, affirme-t-il, transforment la narration scientifique autant qu’ils révolutionnent la recherche elle-même.
« Au cours de la dernière décennie ou deux, nous avons vu l’arrivée d’innovations technologiques qui ont radicalement transformé la manière dont la science est réalisée et dont les journalistes scientifiques peuvent la traiter… »
Le ministre a salué le travail des journalistes scientifiques, capables de créer des récits qui captivent et instruisent : « Tant d’exploits extraordinaires traduisant la science en un enchantement utile qui suscite l’émerveillement et l’excitation… Et cela fait partie du poids que porte la science – le poids du monde, pourrait-on dire. »
La cérémonie d’ouverture a également été marquée par l’intervention de l’avocat environnemental Cormac Cullinan, lauréat du prix Shackleton 2025 pour la protection des régions polaires et cofondateur de l’Alliance mondiale pour les droits de la nature. Il a appelé à un changement profond de paradigme.
« Il faut s’éloigner de l’idée que les humains sont les espèces dominantes qui ont le droit de gouverner et dominer le reste de la planète… », a-t-il affirmé, plaidant pour une reconnaissance pleine et entière des droits du vivant.
La 13ᵉ Conférence mondiale des journalistes scientifiques se poursuit jusqu’au 5 décembre. Plus de 400 journalistes, experts et acteurs de la science y participent, venus du monde entier pour débattre du rôle central du journalisme scientifique dans la construction de la résilience et de la justice sociale.
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Cet article a été écrit par Ruth Kutemba, depuis Pretoria.
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