L’agriculture malienne fait face à des défis majeurs : dérèglement climatique, dégradation des terres, baisse de fertilité et besoin urgent d’une production plus résiliente. « L’innovation est donc vitale », déclare le professeur Mamy Soumaré, enseignant-chercheur et coordinateur du projet AMINATA.
Pour lui, ces avancées permettent aux agriculteurs d’adapter leurs pratiques et de s’orienter vers l’agroécologie, dans un contexte où les anciens systèmes d’appui se révèlent souvent inefficaces. « AMINATA vient combler ce vide », ajoute-t-il.
Le projet repose sur deux axes majeurs, conçus pour répondre aux besoins du terrain tout en bâtissant une vision durable.
La première composante, baptisée « Agir », consiste à tester et concevoir de nouveaux outils d’accompagnement pour dynamiser l’innovation paysanne. « Il ne s’agit pas simplement d’introduire des technologies, mais de co-construire des solutions avec les producteurs, en tenant compte de leurs pratiques, de leurs contraintes et de leur savoir-faire », précise Mamy Soumaré.
La seconde, « Partager », vise à capitaliser et diffuser les expériences réussies. Elle favorise les échanges entre acteurs maliens et ceux de la sous-région, renforce les capacités méthodologiques des institutions locales et tisse une véritable communauté d’apprentissage autour de l’innovation agricole.
Des résultats concrets sur le terrain
À peine deux ans après son lancement, AMINATA affiche déjà des avancées notables. « Une vingtaine d’innovations techniques ont été introduites, dont la culture du soja, du Brachiaria — une plante fourragère à fort potentiel — la diversification des cultures ou encore des formulations améliorées d’engrais organiques », explique le Pr Soumaré à Sciences de chez Nous.
Mais au-delà des aspects techniques, c’est toute une organisation nouvelle qui prend forme. Pas moins de 638 tests ont été menés directement dans des exploitations agricoles.
Initialement expérimenté dans le cercle de Kita, le projet a étendu ses activités à Bla, suivant une logique d’ancrage local avant toute expansion. Cette stratégie progressive permet d’ajuster les méthodes, de consolider les acquis et d’installer durablement les innovations dans les pratiques quotidiennes.
Pour Boubacar Traoré, agriculteur à Kita ayant adopté la culture du Brachiaria, « ces techniques changent vraiment notre façon de travailler. Le Brachiaria nourrit mieux le bétail et nos sols semblent plus vivants ».
Selon le coordinateur, « le défi majeur est désormais l’appropriation de ces avancées ». L’objectif est clair : les étendre à l’ensemble du pays pour réussir une transition agroécologique à grande échelle.
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Cet a été écrit par Mardochée Boli pour Sciences de chez Nous.
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