Hygiène : la bouilloire en plastique, un risque pour la santé intime

La bouilloire, appelée selidaga ou tasalé en bambara, est un ustensile indispensable dans de nombreux foyers. Utilisée pour l’hygiène après les toilettes ou pour les ablutions, elle est généralement fabriquée en plastique, mais peut aussi exister en aluminium ou en fer. Très répandue dans le milieu musulman, elle suscite pourtant des interrogations : son utilisation peut-elle favoriser certaines infections ?

Le Dr Bocoum Amadou, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Gabriel Touré, se veut rassurant. Selon lui, la bouilloire n’est pas en soi une source de contamination. Les risques apparaissent uniquement lorsque les conditions d’utilisation ne respectent pas les règles d’hygiène. « La bouilloire doit toujours rester propre et ne pas contenir de tartre à l’intérieur. L’eau qu’elle contient ne doit pas non plus être stagnante », explique-t-il.

Le spécialiste insiste surtout sur l’importance du lavage des mains. Dans un contexte où de nombreuses femmes, notamment sur les marchés, manipulent de l’argent ou des aliments avant d’aller aux toilettes, le danger est réel. « Les mains sales utilisées pour se nettoyer peuvent être responsables d’infections aux parties intimes », prévient-il. Les microbes transportés par les doigts peuvent alors contaminer directement l’appareil génital, entraînant mycoses ou infections urinaires.

Pour limiter les risques, Dr Bocoum recommande une méthode simple mais essentielle : après les selles, il est préférable d’utiliser d’abord du papier hygiénique afin d’éliminer les résidus, puis de poursuivre le nettoyage avec de l’eau propre. Dans le cas contraire, avertit-il, ces morceaux de selles peuvent pénétrer dans l’appareil génital et provoquer des infections.

Ces gestes de prévention, souvent négligés, apparaissent pourtant déterminants pour la santé intime. Dans un pays où la bouilloire reste un outil incontournable de l’hygiène quotidienne, la sensibilisation aux bonnes pratiques s’impose comme une nécessité de santé publique.

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Cet article a été écrit par Mardochée Boli pour Sciences de chez Nous

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